Dans le cadre de mon stage en archivistique, où il me fallait traiter un fonds dans sa totalité, je me suis attardée à une acquisition récente, le P371. Nommé en l’honneur de sa donatrice, Réjane Thibodeau Salvail, le fonds contient plusieurs formes documentaires, textuelles et iconographiques. Plus connue pour sa position de conseillère, puis de maire à la Ville de Sainte-Anne-de-Sorel entre 1983 et 2009, Mme Salvail a participé à plusieurs organisations au cours de sa carrière, soit comme membre du conseil d’administration, soit comme directrice générale. Ces quelques lignes désirent souligner le traitement qui a été réalisé dans ce fonds et les nombreuses participations de sa donatrice.
Deux secteurs d’activités
Le fonds P371 est divisé en deux séries, soit la vie professionnelle et la vie privée de Mme Salvail. Dans le premier cas, on retrouve des documents en lien avec la Ville de Sainte-Anne-de-Sorel : la production administrative de la municipalité, des discours ou des conférences de presse, les mots de bienvenue prononcés par la donatrice, sa participation au bulletin municipal Le Phare et certaines poursuites intentées contre la Ville. La série fait état des événements survenus sur le territoire de la municipalité, comme les inondations de 1998, le 125e anniversaire de la Ville en 2002 et le Festival des Arts de Sainte-Anne-de-Sorel.
On y retrouve aussi des informations sur la fusion des municipalités à la fin du millénaire, divers documents portant sur les élections locales avec les pamphlets des candidats, sur la régionalisation des services de loisirs et sur la participation de Réjane Salvail à la MRC Pierre-De Saurel.
Finalement, la série contient diverses photographies portant sur les mariages réalisés à l’hôtel de ville, le voyage des élus à Cholet en 2004, les îles de Sainte-Anne, ou encore sur le départ à la mairie de Mme Salvail en 2009.
La deuxième sous-série porte sur les implications professionnelles de la donatrice, dont la FADOQ, Opération Nez rouge, Les Fleurons du Québec, la Fédération Québécoise des Municipalités, l’Ordre des Ingénieurs du Québec, l’Ordre des comptables agréés du Québec, le Conseil du Développement de la recherche sur la famille du Québec, le Comité administratif de l’Association des fondations des hôpitaux du Québec et le Conseil d’administration de la Corporation professionnelle des dentistes de la Province de Québec1. Parmi cette série, on peut consulter un grand nombre de photographies, mais aussi divers discours qui portent, entre autres, sur la condition des femmes en politique et le milieu de l’emploi des années 1980 et 1990.
En outre, on y apprend que Réjane Salvail a travaillé comme directrice générale pour certaines de ces entreprises. C’est le cas, entre autres, pour le Service d’aide aux consommateurs de Sorel. L’organisme, situé au centre Notre-Dame, avait comme objectif de fournir de l’information ou de l’aide à la population locale, ainsi que de soutenir les consommateurs dans leurs transactions avec « le marché » au cours des années 1980-1990.
Mme Salvail a aussi été membre et directrice générale de la Fondation de l’hôpital Hôtel-Dieu de Sorel. Elle y exerce ce poste entre 1990 et 1996. Comme elle le souligne à son départ: « Aujourd’hui, je pars contente et fière de dire « mission accomplie » a-t-elle indiqué, rappelant que l’organisme avait réussi à ramasser plus d’un demi-million de dollars depuis novembre 1993 2». Elle quitte son emploi en mars pour profiter de sa pré-retraite, remplacée à l’été par la journaliste Hélène Goulet3.
Biographies, allocutions et albums de famille
L’autre série, qui porte sur la vie personnelle de la donatrice, est composée de divers documents textuels, tels que de la correspondance et certains éléments biographies (curriculum vitae). Il témoigne surtout de sa famille, soit à travers les photographies de voyage, les albums familiaux et les documents produits par Mme Salvail à propos de son enfance. On y apprend qu’elle est la fille de Roland Thibodeau et de Flore-Aimé Marcotte, qu’elle s’est mariée à Réjean Salvail en 1954 et que le couple a eu quatre enfants: Benoit, Louise, Pierre et Daniel.
La série contient aussi une série d’allocutions portant sur divers sujets, dont celui de la communauté et de la nécessité de l’implication sociale : « … en terminant je repense au mot « engagement ». Il a une signification différente pour chacun d’entre nous. Pour moi, l’engagement ça nous demande de prendre une décision, de faire des choix. C’est de décider de s’organiser plutôt que de se faire organiser. Question de pouvoir prendre le contrôle d’une situation et en même temps de soi-même 4».
Conclusion
La générosité de Réjane T. Salvail nous permet d’en apprendre un peu plus sur sa personne et sa famille, mais aussi sur Sainte-Anne-de-Sorel entre les années 1980 et 2000. Le fonds P371 nous présente le cheminement d’une femme importante pour sa communauté, qui s’est donné l’objectif de travailler pour le bien de tous, tout en gardant une opinion franche, et ce, à différents niveaux politiques et dans différents domaines. Comme elle l’a dit elle-même lors de son départ de la vie politique en 2009: « Je crois avoir fait du bon travail !5 ».
- Voir la série 2 du fonds, où chaque dossier est nommé selon l’organisation à laquelle Mme Salvail a participé. ↩︎
- Hélène Goulet, « Réjane Salvail quitte la direction de la Fondation Hôtel-Dieu », La Voix [Sorel-Tracy], 28 janvier 1996, p. 3. ↩︎
- Louise Grégoire-Racicot, « Hélène Goulet accepte le poste de directrice générale de la Fondation Hôtel-Dieu », Les 2 Rives [Sorel-Tracy], 19 mars 1996, p. 5. ↩︎
- Société historique Pierre-de-Saurel, Fonds Réjane T. Salvail, P371, S2, D3. Famille ↩︎
- Jean Doyon, “Après 26 ans de service à Ste-Anne: « Je crois avoir fait du bon travail ! » – Rejane Salvail”, SorelTracyMagazine, URL: https://www.soreltracy.com/2009/nov/10n.html (Consultée le 16 mai 2024). ↩︎